À chaque nouveau départ au sein de mon voyage, je reçois un cadeau de ce dernier!
Une journée de stop surréaliste entre ciel incroyable, discussions étranges, et encouragements en tout genre m'amène en un temps record de puq à El Chaltèn. Je trouve une auberge et offre mes 200 derniers pesos argentins en échange d'un des derniers lits de la ville qui semble disponible. L'ambiance de la ville est bien différente qu'un mois auparavant. La saison touristique est là et bien là. Mais qu'importe je ne fais que passer. 
Je me tiens à l'écart des français et des anglophones le plus possible afin de garder mon espagnol au meilleur niveau ! Et coup de chance une argentine partage la chambre. Il est rare de les croiser voyageant dans leur propre pays, nous discutons de cela toute la soirée.
Le lendemain je me remets en route levant le pouce vers une route en cul de sac, 37km de piste qui vont me rapprocher de la frontière chilienne et de la fameuse Carretera Austral.
Après 10 km à pied un van conduit par un couple de Hollandais m'amène jusqu'au bout de la route.
13 km me séparent du poste de douane argentin et un couple d'Israéliens me met en garde sur l'état du chemin, apparemment un grand volume d'eau le rend dangereux...
Je verrai bien...
En fait je n'ai rien vu, le chemin bien que pas très bien balisé ne présentait aucune difficulté majeure, mais les passages de rivière pour la plupart des voyageurs de cette partie du monde qui se lancent dans des treks en chaussures de ville peuvent effectivement sembler difficiles.
Les compétences de saut de caillou en racine acquises en Tasmanie me permettent de garder les pieds au sec. Une pause pour admirer le Fitz Roy, une pour cueillir quelques feuilles de Hierba Buena et j'arrive à la fin de cette seconde étape.
Il m'a fallu tout de même un peu moins de 4h pour rejoindre le poste de douane... enfin... la petite maison tranquille ou vit une famille et ou l'homme de la famille fait office de douanier quand quelqu'un vient à se présenter. Je l'interromprai dans sa partie de pêche et il lui faudra 10 vraies minutes pour finir les formalités !!!
Je suis un peu fatigué mais il est juste 16h et je décide de continuer, il reste un peu moins de 25 km, mais je ne le sais pas encore.
Après deux heures et peu de rencontres, je me fait doubler par un coureur en chaussures de rando, étrange de ne pas avoir de sac et de courir...
La réponse à mon interrogation ne se fait pas attendre, 3 minutes après je le retrouve à la frontière entre les deux pays, il reste 15 km à parcourir avant le poste de douane. 
Ce pyrénéen avait fait le même chemin de moi quelques heures auparavant mais n'avait pas fait tamponner son passeport en Argentine...
Les douaniers chilien l'avait ramené en quad jusqu'à la frontière et il a couru pour ne pas trop faire attendre son chauffeur.
Le quad est gros et après avoir attaché mon sac à l'arrière me voilà transporté par un carabinero chilien, un ride de 15 km des plus inattendu... 
Oui, oui c'était génial !!! Un nouvelle fois le Chili m'offre une incroyable aventure lors de ce voyage !!!
Je passe la nuit en face du lac que je traverserai demain, en compagnie du couple de Français qui m'ont permis le tour de quad.
Avant de prendre le bateau je retrouve les Israéliens, qui au final ont également fait le chemin à pied, nous partageons un mate en échangeant sur l'étrange comportement en voyage de leurs compatriotes.
La traversée dure trois heures, mais les paysages sublime ne me laissent pas le temps de réaliser, je m'imagine bien aller de plage en plage en canoë sur ce lac.
Puis voilà Villa O'higgins, la ville la plus au sud de la Carretera Austral, j'y resterai jusqu'à la nouvelle année. Pour le réveillon, chacun cuisine un peu et tout le monde partage, il y a des Japonais, Roumains, Espagnols, Anglais, Canadiens, Chiliens, Hollandais... Et bien sur en majorité, des Français !
Un très bon moment de convivialité et de partage, suivi d'un feu d'artifice. Le bal du village a été annulé, car une des pionnières qui a fondé le village s'est éteinte le matin même au bel âge de 101 ans... La vie rude de la Patagonie semble conserver !!!
Le 1er je me questionne sur l'intérêt de tenter un départ car le nombre de voitures quittant la ville frise le néant et deux autres autostoppeurs sont à la sortie de la ville...
Mais j'ai envie de quitter l'ambiance européenne de l'auberge, alors je mets un pied devant l'autre et j'avance sur la piste, plus de 1000 km me séparent de la fin de cette route mythique et 250 au moins de mon prochain bénévolat.
A la sortie de la ville, un local m'arrête pour discuter un peu, il m'offre de travailler un peu pour lui quand je lui dévoile mon métier, en échange il m'apprendra à m'occuper des chevaux et me donnera un toit et à manger !!!
J'hésite, mais on m'attends dans un parque dans quelques jours.
Je le remercie et me remets en route tendant le pouce aux voitures occasionnelles qui passent, la 4ème me prendra...
Ça fait 25 km que je marche ! Deux premières pour ce voyage, je ne parle pas au chauffeur qui me fait juste signe de monter à l'arrière du pick up...
Je me fais donc un trajet dans la benne d'un pick up !!! Super !!!
Une centaine de kilomètres et un ferry plus tard, me voilà un peu poussiéreux dans la ville de Tortel !!! Et c'est du camping désaffecté où le courant n'a pas été coupé que je vous écris ces quelques mots. Cette ville est étrange mais je garde cela pour la prochaine fois !!!