Note du 27 janvier: les deux articles lies au parque sont quelques peu brouillons. Ils ont été rédiger après des journée de dur labeur. Les idées ont donc fusées de manière Quelques peu désordonné. Cela faisant partie intégrante de l'aventure je ne changerais rien. Bon courage pour cette lecture quelques peu chaotique !!!

Que Tortel me paraît loin au moment de partager avec vous ces quinze derniers jours.
Le souvenir que j'en garde est d'une ville sans vie avec des magasins pourvus de sonnettes qui ouvrent sur demande ... Parfois. C'est un village atypique, où les maisons sont reliées par des passerelles en bois, je me sens presque plongé dans un univers de ces jeux vidéos médiévaux qui me fasciner il y a quelques années. Seuls quelques chiens aboient pour rompre le silence pesant de ce lieux. Je décide de quitter le village en suivant un petit chemin de passerelles, pour ne pas traverser une nouvelle fois la ville, mais celui ci se transforme en sente puis disparaît dans la nature... Me voilà dans un univers vierge, sans chemin, il me faudra 4 heures pour faire 5 km. Que du bonheur!

Je retrouve la route et me mets à marcher, un peu moins de 200 km me séparent de la prochaine ville. Une première voiture apparaît après une dizaine de kilomètres de marche et me dépose 30 kilomètres plus loin puis... plus rien, je marche environ 30 km de plus, sans qu'une seule voiture ne s'arrête... sur les 6 voitures qui passent. Je commence à fatiguer et envisage sérieusement de trouver un endroit pour poser ma tente lorsque le vieux pick-up d'un local s'arrête. La communication est difficile et mon chauffeur n'est pas bavard.
Il nous faudra 2h pour faire les 100 km restants.
Il me recommande tout de même une chambre chez l'habitant, l'occasion pour moi de goûter les sopaipillas, une pâte à pain cuite dans l'huile qui fait penser à un beignet. Je partirai le lendemain matin avec un plein sac de cette spécialité locale.
En route vers la vallée Chacabuco et mon second benévolat. Nous sommes le 4 janvier, je suis pris par un pick-up et me retrouve à l'entrée du parc, j'ai le temps donc je marche, m'arrêtant pour prendre en photo les guanacos et manger du calafate. Je refuse même d'être pris en stop, tout en remerciant l'offre spontanée.
La vallée et les montagnes autour sont magnifiques, je suis bluffé, les condors volent en cercle au-dessus de moi et les guanacos qui ne se battent pas semblent prendre la pose à mon arrivée.
Puis la villa (comprendre quelques bâtiments, dont un hôtel de luxe de 6 chambres et un restaurant) Parque Patagonia fait son apparition. Pour faire simple, le parc n'existe pas encore en temps que tel, il existe deux réserves nationales et Doug and Kris Tompkins ont acheté la vallée entre les deux dans l'idée de créer le Parque Patagonia qui doit englober les trois entités.
La vallée Chacabuco est une ancienne estancia de plus de 10 000 moutons, plusieurs milliers de vaches et bien sûr quelques centaines de chevaux. Rendre à cette vallée sont état d'origine est un travail titanesque qui coûte une fortune.
Doug Tompkins est porté en haute estime par tout le monde ici pour le travail accompli ces 10 dernières années. Il est décédé il y a un mois environ, dans un accident de kayak à quelques pas d'ici. Il laisse à l'humanité, entre autres choses, ce projet fabuleux de parc. Moins de 3000 personnes par an passent dans cette vallée incroyable que le soleil, le vent et les étoiles embellissent tout au long de la journée ou de la nuit.
Voilà le décor est planté, au même titre que ma tente, j'en profite pour faire un peu de lessive et pour me reposer avant l'arrivée demain du reste du groupe. Pour une nouvelle aventure qui promet d'être mémorable.

Nous sommes une quinzaine de plusieurs pays différents, certains ne parlent qu'anglais et d'autre uniquement espagnol (normal, on est dans leurs pays).
Notre premier jour est une randonnée dans un décor fantastique entre canyon et montagnes aux couleurs impressionnantes. J'apprendrai plus tard que mes fruitillas del diablo sont en fait des murtillas ! Mais j'en trouve à l'heure du déjeuner et me jette dessus et encourage tout le monde a en faire autant ; personne ne me fasse aveuglément confiance à ce moment là, surtout après que notre coordinateur, un américain de 25 ans et 2m08 conseille dans l'ignorance de s'abstenir d'en manger. Je  suis donc, pour le moment je suis le seul à savourer ce cadeau de la nature !!!
Durant notre balade je converse avec Macarena, appelée communément Maca, elle a étudié en France, elle me parle en français et je réponds en espagnol.
Le lendemain nous nous mettons en route vers Puesto... pas très loin de la frontière avec l'Argentine. L'objectif de la semaine : retirer un grand nombre de clôtures afin de permettre au ñandu, un animal de la famille des autruches, de recoloniser le parc.
Nous posons notre campement chez Don José, un gaucho en charge des derniers moutons de l'estancia passée. Pour ne pas perturber le marché, toutes les bêtes ont été écoulées de manière progressive.
Notre arrivée est marquée par l'abattage de 4 moutons. Une partie pour notre séjour et l'autre pour le restaurant. Je ne pense pas avoir mangé dans ma vie de la viande avec un empreinte carbone aussi faible. Le camp mis en place, les tâches de vaisselle, cuisine et de pain sont distribuées et nous allons découvrir notre lieu de travaille à 45 minutes à pied ou 10 en pick-up.
Nous sommes chez Lucas Bridge, un anglais du début du siècle et un des premiers colonisateurs de la Patagonie... Les 100 ans d'histoire de ce lieu s'offrent à nous, sa maison et sa ferme... Ceux ci deviendrons des musées, pour le reste tout doit disparaître.
Nous faisons le tour avec Paula notre responsable de projet, et retournons nous reposer.
Et le repos est de première nécessité, car le travaille est physique et notre premier jour est sans vent sous un soleil de plomb... Mais qu'importe la chaleur, qu'importe les taons et les moustique, les barbelés et les herbes hautes : les clôtures commencent à disparaître et les poteaux sont mis à terre à l'aide de barres à mines et d'huile de coude.
Je suis un des seuls provenant d'une profession manuelle, avec Hug, un Néo-Zélandais de presque 70 ans. Transmission et partage apparaissent naturellement.
Les déjeuners sont pris à l'ombre des arbres, un peu de pain, de "fromage", salade, biscuit et beaucoup d'eau... 

Le lieu est entouré par les montagnes, c'est exceptionnellement beau, le vent nous soutiendra presque tous les jours, les trajets à l'arrière d'un pick-up avec la lumière du fin du jour, cuisiner des crêpes en face des montagnes, faire du pain pour 15 loin de tout, un vol de plus de 10 condors me comblent de bonheur. Alors quand la nature nous offre des surprises comme découvrir des guanacos là où quelques jours avant il y avait des clôtures nous exaltons, et travaillons avec plus d'entrain !

Vous me direz : "c'est bien beau tout ça mais le groupe?" Je ne pourrais pas vous décrire 15 personnes tellement différentes de 18 à 70 ans venant de 8 pays différents, professeur, étudiant, travailleur dans l'humanitaire, ou bien serveur dans un restaurant. Un groupe hétéroclite comme je les aime !!!

La semaine touche à sa fin, nous avons fait plus que prévu, et notre dernier jour se fait entre le poste de douane du Chili et de l'Argentine, là se trouve puesto ñandu, une partie du groupe travaillera ici avec des ñandus pendant qu'une autre ira nettoyer une zone où des bénévoles des années passées ont réalisé le même travail que nous.
Puis nous replions les tentes, remercions Don José pour son accueil, et retournons nous reposer et profiter du parc pendant deux jours. 

Dans le prochain épisode, vous découvrirez Don Daniel et pourquoi nous sommes allés abattre des pins avec lui, nous parlerons d'hémules, de tabano ou tamaño, enfin un truc qui vole et qui pique, de tronçonneuse et de lac ! 
Mais pour le moment, la cena es lista, entonces hay que ir a comer !!!