Le jour de Noël, je quitte le confort de la maison de Christian, pour la chaleur de celle de Carolina.

Carolina est professeure dans la première des écoles avec laquelle nous avons marché dans le parc.

Ne voulant pas abuser de la générosité de Christian, celui-ci devant repartir dans le parc le 26, j'ai accepté l'offre que Carolina nous avait faite (à moi et Marie) dans le parc : nous héberger si nous étions de passage a puq (puq voir article de Noël).

Carolina est une fueguina de 26 ans (comprendre qu'elle est née sur la Tierra del Fuego) professeure dans une école spécialisée. Cette magallenica (nous sommes dans la région de Magellan) amoureuse de l'histoire tragique des peuples autochtones de Patagonie quitte sa région durant l'été austral pour se rendre au Kenya en tant que bénévole.

Rapidement une vraie complicité s'établit entre nous et les sujets de discussion ne manquent pas.

Elle m'apprendra beaucoup de choses sur les us et coutumes des Chiliens, tout en me mettant en garde sur les différences entre le nord et le sud du pays. Elle corrigera mes fautes en espagnol sans démordre et m'enseignera le parlé local, je la remercierai en cuisinant, crêpes et autres spécialités ne nécessitant pas d'ingrédients trop compliqués à trouver.

Lors de nos visites de la ville je découvrirai les colectivos, sur le même principe que nos bus ces voitures vont d'arrêt en arrêt prenant un maximum de 4 personnes, il n'y a du coup pas d'horaire de passage, chaque chauffeur roule en fonction de ses envies et ses besoins d'argent. La course coûte 450 pesos soit légèrement moins de 0.60 €. 

Je salue les chauffeurs à grand coup de Holaste (le "salut" local) sous le regard amusé de mon hôte.

Les maisons chiliennes ressemblent plus a des mobile homes qui ne bougeront pas, et je dirais que St Nazaire il y a 10 ans avait plus de charme que puq... Mais deux petites heures d'un vieux bateau nous permirent d'aller voir des manchots Magellan et toutes les routes qui partent de la ville conduisent à un parc national.

Trois jours d'une vie chilienne "normale" m'enchantent, mais la suite de mon voyage m'attend et Carolina doit préparer son départ... Une question pèse sur nous... Nous reverrons nous ?

C'est avec une boule dans la gorge que je me rends à la sortie de la ville, et le cœur n'y est pas au moment de lever le pouce...

Oye Carolina,

Muchas gracias, nos vemos en Francia o en una otra parte del mundo. Eres una persona increíble y tengo suerte de encontrarte durante mi viaje.

Mais partir en laissant derrière moi des gens qui comptent est quelque chose qui commence à me connaître, ma profession de foi au voyage en quelque sorte...

Et quel voyage, les deux jours suivant m'offriront tellement d'aventures exceptionnelles !

Je vous les raconte plus tard, pour le moment je vais replier ma tente et continuer mon aventure !!!