Et voilà en route vers Potosi, qui n'est pas la plus haute ville du monde, mais qui se place dans le top 20 !
J'aime bien la Bolivie, il y règne une ambiance de village, même dans les villes.
On me l'avait décrite comme dangereuse, pour le moment je ne l'ai connue que généreuse, odorante et magnifique.

Potosi est à plus de 4000 m et du terminal de bus au centre il faut grimper... une petite demi-heure, mais malgré cela nous refusons les hostel qui ne nous semblent pas être d'un bon rapport qualité prix. Essoufflés nous en trouvons un, avec douche chaude et internet ! Le luxe pour 5€ par personne.
Dans la ville j'achèterai des feuilles de coca, afin de m'aider avec l'altitude, un conseil du médecin du centre de vaccination de Nantes avant de partir.
Il m'avait conseillé d'éviter la nourriture dans la rue aussi... Mais les médecins c'est comme sa mère, on ne peut pas toujours les écouter (je t'embrasse Maman chérie).
Alors pour moins d'un euro j'achète une douzaine de figues, ou bien de grenades, un sandwich de lama avec des frites, ou bien la meilleure empanadas de papas que j'ai jamais mangée !
Il y a pratiquement que des femmes qui vendent dans la rue, et toutes sauf quelques exceptions sont vêtues d'une manière traditionnelle.
À Potosi, nous visitons un musée et un couvent fabuleux, j'entendrai parler de la Parchamama, d'Iti et de Kylia, soit la Terre, le Soleil et la Lune, très importants dans la vie des Quechuas.
Puis nous partons de nuit, en bus, pour Cochabamba afin de rallier Torotoro.
Et voici la pire expérience de bus de ma vie, la pauvreté se fait sentir au sens propre ou sale du terme. Les odeurs corporelles sont infectes, il fait chaud, il n'y a pas de ventilation ou de fenêtres qui s'ouvrent et le trajet dure 10h.

Pour tout vous dire c'est en chemin pour La Paz dans des conditions similaires que je vous écris car je n'arrive pas à trouver le sommeil.

Il a fallu rajouter 4h en minibus pour rejoindre Torotoro, mais le trajet et superbe, les couleurs sont magnifiques et le lieu est bien moins touristique qu'Audierne pour les vacances de la Toussaint (petite ville de bord de mer en Finistère Sud où j'ai passé quelques été dans la maison de famille).

Torotoro a des allures de Sauze (oui je fais tous les lieux de vacances de la famille Labalette dans cette article), il y a des gorges, des fossiles, des empreintes de dinosaures et des grottes, tout cela à 2700 m. Du coup les nuits sont confortables et je ferai des randos, de la spéléologie, je laverai mes affaires dans la rivière comme les locaux. Les fruits de la vallée sont en vente sur le marché. Enfin la papaye et la goyave ne sont plus uniquement pour moi le nom des jus de fruits que les hipsters mélangent avec la vodka, mais la douceur sucrée d'un fruit frais qui accompagnera "un piquante de pollo" avec un verre de jus de maïs servis par une vieille Quechua qui m'apprendra à dire merci dans sa langue.
Le matin au même endroit il est possible de boire un "tody" une boisson fruitée, épaisse et tiède (en vérité je n'ai aucune idée de ce que c'est, ni même du nom exact, mais vu qu'il ne me comprennent pas trop je n'insiste pas sur les demandes d'explications) avec un "pastel de queso".
Toutes les sorties dans le parc national à Torotoro se font avec un guide, eux comprennent mon accent et nous parlons montagne, spéléologie, escalade et je les assomme de questions sur la culture Quechua (Torotoro est un village Quechua).
J'aimerais rester un ou deux mois pour travailler ici, apprendre leurs langue, et voir un peu plus leurs coutumes, mais le Nicaragua se fait de plus en plus proche et je quitte ce petit village de Bolivie.
De retour à Cochabamba nous traverserons le marché, un énorme bazar plein de viande, de fruits, de poisson, de lits, de chaînes de vélo, de portes de voiture, d'outils et bien sûr de quoi manger. Il faut au moins 20 minutes pour le traverser, alors pour être sûr de survivre je mange du cœur d'un animal inconnu cuit sur une grille avec des patates, une tranche de pastèque venue sûrement de la vallée de Torotoro, du poulet frit avec du riz et des "tunas" (je ne connais pas le nom en français mais ça pousse sur des cactus). Le tout en buvant un jus d'orange pressé sous nos yeux...
Et nous voilà arrivés au terminal de bus, où chacun crie la destination du bus de sa compagnie, où les gens te sautent dessus pour te vendre un cama ou semi-rigide-cama pour Oruro, Potosi ou La Paz.
Et quand tu penses, après avoir trouvé un billet pas trop cher, que l'aventure s'arrête, et bien non.
Le billet n'était pas cher car le bus est presque vide, alors ils retardent le départ avec toute la mauvaise foi possible afin de mettre quelques puants de plus dans le bus. Du coup tout le monde s'égosille des "Vamos" et tape sur les vitres ou bien du pied, histoire d'imiter au mieux la cacophonie des grandes villes...

Et oui, pour une fois je ne vous laisse pas sur une image qui fait rêver, mais bien sur un de ces moments authentiques de voyage qui vous font sentir la différence culturelle !
Mais ne soyez pas trop tristes quand même, demain je serais à : Copacabana...